May 30, 2008

Dans ta pisserie éteinte tu ris

Divers Tissements (d'hivers ti menteaux)



L’objet de notre quête

évidemment n’existait pas
cette tapisserie intitulée Matin
sous les nuées tissées de haute laine
où des oiseaux invraisemblables
très incroyablement célébraient par leurs chants
des fables.

Un papillon de nuit parmi les dents du lion
yodlait comme le rossignol de Kaets
et les trochées chantaient parmi les jambes,
tandis qu’en fraise frisottée et gilet de brocart
tu penchais ton sourire
sur l’herbe revêtue de sa soie de soleil,
où couchée dans les flots de ruchés en folie
je pressais sur le sol une oreille attentive,
dans l’espoir d’entendre, au galop des sabots,
la licorne éveiller les échos de la terre.


Elle parut, environnée d’un incendie
de broderies de feu, regard d’agathe,
corne d’ivoire et d’infâme légende,
hennissant haut des concerti baroques
et croyant l’avoir capturée pour de vrai,
nous festoyâmes de vin blanc et de brioche
en échangeant devant témoins
d’impossibles serments.


La suite, vous la connaissez:
dans l’humidité vénéneuse et spongieuse du soir,
où les amants se tournent et retournent, 
toussent et se tiennent discours
épaissis de sommeil,
dans la longue nuit d’hiver du mariage
sans bruit la licorne s’enfuit
et, tel un cauchemar d’insomniaque, l’amour
finalement n’est plus
qu’un moindre mal.


Parfois elle revient, caracolant
parmi les sombres tapisseries de la nuit,
arrachant bras, jambes et literies
et menus écheveaux de poil et de cheveu.
mais pas plus que ne survit l’esprit de la quête,
nous ne reconnaissons la bête,
ou bien alors nous lui donnons
un autre nom.

May 26, 2008

Une promenade opère (dans) la chair

Dis-moi, rose, d'où vient 
qu'en toi-même enclose, 
ta lente essence impose 
à cet espace en prose 
tous ces transports aériens ?

Combien de fois cet air 
prétend que les choses le trouent,
ou, avec une moue, 
il se montre amer. 
Tandis qu'autour de ta chair, 
rose, il fait la roue.


°
°
°
°
°

DU SANG COULE, OUI TOUCHÉ 
MAIS PAS COULÉ, 
OLÉ!



Es-tu encore là ? Dans quel recoin es-tu ? –
De tout cela tu as eu une si ample science,
tu as pu accomplir tant de choses en t’éloignant ainsi,
ouverte à tout, comme un jour qui commence.
Les femmes souffrent :aimer veut dire être seul,
et les artistes parfois dans leur travail pressentent
que leur devoir, quand ils aiment, est la métamorphose.
Amour, métamorphose : tu entrepris l’un et l’autre ; il y a l’un
et l’autre dans Cela qu’à présent falsifie une gloire qui te les dérobe.
Hélas, toi qui fus loin de toute gloire. Toi qui fus
de peu d’apparence ; qui avais
sans bruit replié
ta beauté en toi-même, comme on baisse un drapeau
au matin gris d’un jour ouvrable,
et ne voulais rien d’autre qu’un long travail, –
travail qui n’est pas accompli : non, hélas, pas accompli.
Si tu es encore là, s’il reste encore
dans cette obscurité une place à laquelle ton esprit
vibre sensiblement, à l’unisson des ondes planes et sonores
qu’une voix, solitaire dans la nuit,
suscite dans le flux d’une haute chambre :
Alors, écoute-moi : Aide-moi. Vois, nous allons nous aussi
glisser, nous ne savons quand, revenir de notre avancée vers
quelque chose que nous n’imaginons pas, où
nous serons empêtrés comme dans un rêve,
et dans quoi nous mourrons sans nous réveiller.
Nul n’est plus avancé. À tous ceux qui ont soulevé leur sang
pour une œuvre qui s’avère longue,
il peut arriver de ne plus le tenir à bout de bras
et qu’il retombe, privé de valeur et vaincu par son poids.
Car il existe quelque part une antique hostilité
entre la vie et le noble travail.
Afin que je la discerne et la dise : aide-moi.
Aide-moi pourtant, sans dissiper tes forces,
comme m’aide parfois le plus lointain : en moi.



Fin du poème Requiem pour une amie

May 21, 2008

L'aura devil de l'or a des champs maléfiques

M'affame à la chevelure de feu de bois

Aux pensées d'éclairs de chaleur

A la taille de sablier

M'affame à la taille de loutre entre les dents du tigre

M'affame à la bouche de cocarde et de bouquet d'étoiles de dernière grandeur

Aux dents d'empreintes de souris blanche sur la terre blanche

A la langue d'ambre et de verre frottés

M'affame à la langue d'hostie poignardée

A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux

A la langue de pierre incroyable



M'affame aux cils de bâtons d'écriture d'enfant

Aux sourcils de bord de nid d'hirondelle

M'affame aux tempes d'ardoise de toit de serre

Et de buée aux vitres

M'affame aux épaules de champagne

Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace

M'affame aux poignets d'allumettes

M'affame aux doigts de hasard et d'as de coeur

Aux doigts de foin coupé

M'affame aux aisselles de martre et de fênes

De nuit de la Saint-Jean
De troène et de nid de scalares

Aux bras d'écume de mer et d'écluse

Et de mélange du blé et du moulin



M'affame aux jambes de fusée

Aux mouvements d'horlogerie et de désespoir

M'affame aux mollets de moelle de sureau

M'affame aux pieds d'initiales

Aux pieds de trousseaux de clés aux pieds de calfats qui boivent

M'affame au cou d'orge imperlé

M'affame à la gorge de Val d'or

De rendez-vous dans le lit même du torrent

Aux seins de nuit

M'affame aux seins de taupinière marine

M'affame aux seins de creuset du rubis

Aux seins de spectre de la rose sous la rosée

M'affame au ventre de dépliement d'éventail des jours

Au ventre de griffe géante



M'affame au dos d'oiseau qui fuit vertical

Au dos de vif-argent

Au dos de lumière

A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée

Et de chute d'un verre dans lequel on vient de boire

M'affame aux hanches de nacelle

Aux hanches de lustre et de pennes de flèche

Et de tiges de plumes de paon blanc

De balance insensible

M'affame aux fesses de grès et d'amiante

M'affame aux fesses de dos de cygne



M'affame aux fesses de printemps
Au sexe de glaïeul

M'affame au sexe de placer et d'ornithorynque

M'affame au sexe d'algue et de bonbons anciens

M'affame au sexe de miroir

M'affame aux yeux pleins de larmes

Aux yeux de panoplie violette et d'aiguille aimantée

M'affame aux yeux de savane

M'affame aux yeux d'eau pour boire en prison

M'affame aux yeux de bois toujours sous la hache

Aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre et de feu.

May 18, 2008

Jeu de mâle (en) Lady

Eros (I)
Ô toi, centre du jeu
où l'on perd quand on gagne ;
célèbre comme Charlemagne,
roi, empereur et Dieu, -

tu es aussi le mendiant
en pitoyable posture,
et c'est ta multiple figure
qui te rend puissant. -

Tout ceci serait pour le mieux ;
mais tu es, en nous (c'est pire)
comme le noir milieu
d'un châle brodé de cachemire.



Eros (II)
Ô faisons tout pour cacher son visage
d'un mouvement hagard et hasardeux,
il faut le reculer au fond des âges
pour adoucir son indomptable feu.

Il vient si près de nous qu'il nous sépare
de l'être bien-aimé dont il se sert ;
il veut qu'on touche ; c'est un dieu barbare
que des panthères frôlent au désert.

Entrant en nous avec son grand cortège,
il y veut tout illuminé, -
lui, qui après se sauve comme d'un piège,
sans qu'aux appâts il ait touché.



Eros (III)
Là, sous la treille, parmi le feuillage
il nous arrive de le deviner :
son front rustique d'enfant sauvage,
et son antique bouche mutilée...

La grappe devant lui devient pesante
et semble fatiguée de sa lourdeur,
un court moment on frôle l'épouvante
de cet heureux été trompeur.

Et son sourire cru, comme il l'infuse
à tous les fruits de son fier décor ;
partout autour il reconnaît sa ruse
qui doucement le berce et l'endort.



Eros (IV)
Ce n'est pas la justice qui tient la balance précise,
c'est toi, ô Dieu à l'envie indivise,
qui pèses nos torts,
et qui de deux coeurs qu'il meurtrit et triture
fais un immense coeur plus grand que nature,
qui voudrait encor

grandir... Toi, qui indifférent et superbe,
humilies la bouche et exaltes le verbe
vers un ciel ignorant...
Toi qui mutiles les êtres en les ajoutant
à l'ultime absence dont ils sont des fragments.

May 6, 2008

Qu'mère rouge


Il y avait nik-kuk-o. Elle était cette fille nik-kuk-o, qui écrit dans le rêve-champ-visions avec auto-indécence; elle était dans le lotus 42. sutra. mu-mon-kan de sam-a-dhi; elle était dans sam-a-dhi. elle était nue son doigt étant en elle, sa main étant en elle, son poignet étant en elle, son bras étant en elle; elle était dans sam-a-dhi; elle a été couverte de blanc saupoudré sur sa peau; elle était brûlante; elle s'est appelée la fille-chair-meat-girl; elle était une fille avec le sens-cri; elle était là près du bud-dha-throne; elle touchait les flammes du bud-dha; de ses doigts brûlés par les flammes elle a touché le bud-dha. le sens-cri était là; shak-ya-mani a dit nik-kuk-o vous touche, vos mains sont brûlure, cri-brûlant; shak-ya-mani a demandé, pourquoi elle vous touche; pourquoi permettez vous ceci; est ce la loi de shak-ya-mani bud-dha ou un précepte, l'apport du sam-a-dhi le shak-ya-mani bud-dha l'a indiquée; le man-juste-crist n'a pas pu apporter de réponse vers la gauche et la droite, dans les cinq directions, dans les six directions; il ne peut- être nik-kuk-o le centre brûlant, de flammes; du bout de ses doigts, elle a touché le bud-dha, son bras se prolongeant à l'intérieur, son autre bras, sa main, ses doigts, elle a caressé le shak-ya-mani, caressé le shak-ya-mani bud-dha; le man-juste-crist ne peut rien, elle ne se rêve-eye pas, elle ne peut pas se rêve-eyer, ses bras dans le bud-dha. shak-ya-mani bud-dha dit le man-juste-crist, ne dit rien, elle ne vous rêve-eyera pas, vous ne pouvez pas rêver-eyer shak-ya-mani, le bodhi-satt-va? a émergé de la terre les doigts cassés; nik-kuk-o a émergée du sam-a-dhi, le feux diminué, elle, ses bras et ses mains et ses doigts ont émergé; nik-kuk-o dit qu'elle est devenue l'ép-house du shak-ya-mani bud-dha, et que son feu n'a pas cessé. du nik-kuk-o il est dit, de la con-passion qu'elle a créé l'il-lusion, du dis-hyp-passion, Ma-ya, de sam-a-dhi, rien. du nik-kuk-o il est dit, elle n'a créé rien, elle était cette fille, elle a créé le thé-âtre et le dr-ame, elle a créé bud-dha, elle a créé la par-a-bole et l'a-phor-isme. de cet a-phor-isme qu'il est né, il a été écrit par shak-ya-mani bud-dha, il a été écrit par man-juste-crist, elle était cette fille, elle a créé le shak-ya-mani bud-dha, elle a créé ce qu'il-lustre; il est dit.

May 5, 2008

Dernier acte de l'avenir



-Pouvons nous ne pas voir l’avenir?
-Voir l’avenir, comme vous y allez.
-Oui voir l’avenir, pouvons nous feindre que nous ne le voyons pas?
-Mon pauvre ami.
-Vous savez que nous le voyons, puisque nous le faisons.
-Pas l’avenir, le présent, nous transformons le présent; l’avenir, c’est une idée, une utopie, qu’avons nous a faire d’une utopie; laissez cela au peuple.
-Le présent n’existe plus, par notre action nous l’avons extrait au temps; il y a le passer et il y a l’avenir, rien d’autre.
- rien d’autre, allons vous exagerez; ou nous situons nous maintenant?
-pas nous! nous ne sommes pas liés au temps, vous le savez; je vous parle de l’avenir des hommes, de l’humanité
-l’humanité, grands dieux! quand avez vous imaginé cela, l’humanité qu’est ce encore que cette invention; ou est elle cette humanité?
- ou? mais dans l’avenir
-dans l’avenir!?
-oui , l’’humanité n’est ce pas ce que par nos actes nous faisons naitre; pourquoi agirions nous ainsi, sinon, si ce n’etait pas pour donner vie a une humanité;
-que voulez vous dire: par nos actes; de quoi parlez vous? est-ce de ce que nous faisons avec nos corps; est-ce cela que vous pretendez agir pour l’avenir, pour l’humanité
-oui, nos actes! nos actes! parfaitement c’est cela; nos actes; comment voulez vous que j’appelle cela autrement! comment pourrions nous dire: nos actes!
oh! vous en faites des tonnes pour peu de choses; nos actes! est ce qu’il y a quelque chose de mal la-dedans! que ferions nous si nous ne pouvions faire cela, que ferions nous de tout ce temps sans nos actes
-ne comprenez vous pas qu’il y a une finalité a cela! ce n’est pas pour notre plaisir que nous faisons ces actes
-nos actes
-oui nos actes, peu importe ces actes! ce qui compte c’est l’avenir

May 4, 2008

A par être ...

ÊTRE DIX 
DISPARAÎTRE
ÊTRE A PART 
APPARAITRE
ÊTRE A VOIR
ÊTRE AVOIR
ÊTRE AVEUX 
ÊTRE A VŒUX
ÊTRE COMME UN 
ÊTRE COMMUN
NAITRE COMME ÊTRE
COMMETTRE UN ÊTRE
ÊTRE UN MAÎTRE
METTRE UN ÊTRE
ÊTRE AIMANT
ÊTRE A TIRS
ÊTRE AIMÉ
AIMER ÊTRE
L’ÊTRE VÊTU
VEUX TU L’ÊTRE
ÊTRE L’UN 
ÊTRE NUL 
ÊTRE UN
ÊTRE NU
L’ÊTRE VISIBLE
VISE L’ÊTRE
L’ÊTRE VOIX
VOIT L’ÊTRE
L’ÊTRE A VENT
AVANT L’ÊTRE
L’ÊTRE ANCIEN 
EN ÊTRE SIEN
L’ÊTRE NOUVEAU 
L’ÊTRE NOUS VAUX
L’ÊTRE LENT
L’ANCÊTRE
L’ÊTRE ANCÊTRE
LANCE L’ÊTRE
L’ÊTRE EN HETRE
L’ÊTRE EN SAIT ÊTRE
L’ÊTRE AMOR
A MORT L’ÊTRE
L’ÊTRE A FEU
FEU L’ÊTRE
L’ÊTRE TEMPS
TEND L’ÊTRE
L’ÊTRE ETANT
EST EN L’ÊTRE
ÊTRE ANGE
ÉTRANGE
ÊTRE GÉRANT
ÊTRE RANGÉ
L’ÊTRE ÉTRANGE 
ÉTRANGER
L’ÊTRE LETTRÉ
A C L’ÊTRE
L’ÊTRE A I
HAÏE L’ÊTRE
L’ÊTRE ASSEZ
PASSÉ L’ÊTRE
L’ÊTRE A CŒUR
ÉCOEURE L’ÊTRE
L’ÊTRE A FLEUR
EFFLEURE L’ÊTRE
L’ÊTRE ACCORD
ÊTRE A CORPS
L’ÊTRE A CORDE
ACCORDE L’ÊTRE
L’ÊTRE CHAIR
ÊTRE CHER  L’ÊTRE CLAIR
ÊTRE ÉCLAIR
L’ÊTRE AU MÈTRE
A OMETTRE
L’ÊTRE AUX PRIMES
OPPRIME L’ÊTRE
L’ÊTRE À HABILE
HABILLE ÊTRE
L’ÊTRE AU PAIR
OPÈRE L’ÊTRE
L’ÊTRE INFORME
FORME L’ÊTRE
L’ÊTRE ÉNORME
ÊTRE AUX NORMES
L’ÊTRE APPRIT
ÊTRE A PRIX
L’ÊTRE ESPRIT
EST-CE PIRE ÊTRE?
L’ÊTRE A GARE
ÊTRE A HAGARD
L’ÊTRE OFFERT
ÊTRE AUX FERS